samedi 10 octobre 2009

Le dilemme du Velib'

Pour ceux que mes allusions à la tragedy of the commons n'auraient pas suffisamment éclairé, je vous propose le satori à bicyclette.
Ce moment d'illumination survient après une recherche désespérée de velib disponible, quand celui dont on s'empare s'avère inutilisable. Quel bonheur pourtant d'avoir un moyen de circulation à portée de main, sans entretien, sans stockage, sans immobilisation du capital - pour un coût égal ou inférieur de celui des transports publics "en commun". La mutualisation des coûts fixes est une libération intelligente.
C'est la liberté sans propriété - mais c'est là où çà coince: si personne ne se sent propriétaire et ne veut assumer sa part des emmerdements... un velib sur deux est en panne et l'organisme en charge du service public (une entreprise privée concessionnaire) ne s'y retrouve pas. Dans le cas précis, on ne connaît pas vraiment l'équilibre économique du Velib' (ce qui est déjà un signal d'alerte) mais on suspecte fortement que JC Decaux ne s'y retrouve que parce qu'il a pu emporter un autre contrat sur un autre marché qui -en pure théorie - n'a rien à voir avec le transport public. C'est une externalité positive, mais en bon français, on ne paye pas le coût réel du service: pas étonnant que le bon public ne s'y retrouve.
Ce n'est pas d'ailleurs autrement que les grands réseaux ont été construit: le chemin de fer en accordant aux robber barons et autres Rothsch
ild la possibilité de spéculer outrancièrement sur les terrains voisinant ainsi revalorisés.
Chasser la propriété en rêvant de gratuité, elle revient au galop sous forme de spéculation et de corruption!

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