dimanche 23 octobre 2011

Les marchés financiers, c'est nous

Dans ce monde-ci, sub luna, il n'y a pas de transcendance, pas d'alterite radicale. Ce qui arrive, nous le voulons.w L'Etat, c'est nous. Et les marches c'est nous aussi. Il ne s'agit pas simplement d'un. paradoxe: il suffit de regarder qui investit en dernier ressort! Vous, et moi, pour assurer notre retraite, notre acenir. Les "pension funds" ne sont rien d'autre que des fonds de retraite. S'il y a pression sur les rendements, c'est en partie parce que nous n'epargnons pas assez pour notre retraite. Que nous preferons le present a l'avenir, ce que traduisent d'une certaine maniere les taux d'interet réels positifs.! Mais les marches sont d'une facon plus subtile une extansion de nous meme. Dans ce monde narcissique ou nous refusons la contrainte qui ne vient pas de nous meme, la seule qui subsiste et finit par,triompher en s'imposant a tous, est celle de ce monstre etrange que personne ne sait possder, reguler, voire nomme. On s'est reinvente une containte externe, un diable heteronome, pour ne pas s'avouer que c'est notre propore desir qui nous cause du souci.

Le vice et la vertu

Une question a taraudé les politiques des temps modernes: sur quoi fonder l'ordre politique et social, si le plan divin n’interfère pas avec le plan humain. Comment fonder une société qui fonctionne à peu près sans autorité transcendante? Faut-il compter sur la vertu des citoyens? Ou faut-il plutôt imaginer un système qui puisse fonctionner en dépit de la médiocre qualité morale des fils d'Adam, de leur égoïsme invétéré, qui les empêche de voir plus loin que leur intérêt et de considérer l’intérêt général. La force de la réponse d'Adam Smith est de montrer que les mécanismes de marché peuvent organiser la société de manière satisfaisantes, en domestiquant les passions et les intérêts divergents. Il n'est pas besoin d'avoir des citoyens vertueux pour avoir une société efficace. Mieux, il se peut que les vices privées fassent les vertus publiques.
Cette intuition fondamentale est d'une actualité saisissante. mais elle reste fragile, aisément perdue de vue. La morale est comme la folle du logis, elle cherche en permanence à s'imposer dans un monde où elle n'a rien à faire. Cette tentation est présente à droite comme à gauche.
Jkeynes

lundi 19 septembre 2011

Crisis, What Crisis?

De retour de Chine, une fois de plus, le décalage entre les deux parties du monde laisse pantois. Il n'y a pas de Crise en Chine, personne n'en parle - et les nuages que j'avais pu y discerner au Printemps semblent s'être dissipés (ce qui ne veut pas dire que la société et l'économie chinoise ne doivent pas faire face à d'immenses problèmes qui risquent de pser à moyen long terme, mais c'est une autre affaire).
La Chine explose, ainsi que le reste du monde, apparemment; la crise est limitée à l'Occident. Au lieu de s'introspecter et de se détruire à force de crises de confiance, de prophéties auto-réalisatrices et de politiques de déflation, il vaudrait mieux regarder à la fenêtre, je l'ai déjà dit.
La combinaison de rigueur et de politique expansionniste s'offre à nous: maximiser ce que nous avons à offrir, viser de regagner les parts de marché perdues par un effort de compétitivité, miser sur ce qui ne peut etre produit qu'en France, surequilibrer la balance des paiements courants en s'ouvrant résolument au tourisme sous toutes ses formes, industrie intensive en main d'oeuvre de tous niveaux de qualitfication, exporter nos jeunes en envoyant une armée de VIE à l'assaut des marchés.
Tout cela pourrait former un objectif national, rassembleur, et motivant, sortie par le haut du dilemme mortifere keynesianisme/ orthodoxie.

mardi 6 septembre 2011

Ouvrez la fenetre

L'actuel débat budgétaire ressemble à un match de ping pong: ping davantage d’impôts, seul moyen d’accroître les recettes, pong, la relance de la consommation, clé de la croissance et de la "sortie par le haut".
Il faut de l'air: voir différemment, et par exemple songer à faire de la croissance en profitant de la formidable expansion des BRICs. Il s'agit de faire payer, soit en exportant, soit en faisant accueillant des dépenses étrangères sur le sol national. A défaut de vendre nos bijoux de famille... une île grecque, un château de la Loire  louons les en les faisant visiter!! Et que l'on ne nous dise pas qu'il s'agit d'une logique suicidaire, du type "beggar thy neighbour" - c'est resituer au niveau mondial la vision fausse du gâteau à partager, alors que ce gâteau est extensible, peut-être pas indéfiniment, mais assez longtemps pour nous sortir de la crise actuelle. Mais il faut alors parler de compétitivité - un mot tabou, ou oublié, semble-t-il-, ou d'attractivité, ce pour quoi la France et le reste de l'Europe du sud semble plus naturellement favorisé que, disons, la Finlande, ou le Mecklenburg!

lundi 9 mai 2011

la bonne question

Je ne sais plus qui le disait, Nietszche peut-être: nous voulons tout ce qui nous arrive.
L'un des traits marquants du monde du Déluge, c'est sa financiarisation, la prééminence des marchés et de la classe financière, l'hégémonie pendant des années des théories économiques qui les justifiaient.
La question est donc: pourquoi avons nous voulu cela? qui, au milieu de nous, a, pas seulement laissé faire, mais désiré ce basculement?
Car c'est bien nous, non pas les autres, les marchés, les américains, sinon nous ne les aurions pas laissé faire. C'est nous: consommateurs, épargnants, occidentaux, qui par nos choix successifs, explicites ou non, ont choisi un monde où les marchés financiers dominent.
Ce sont peut-être des choix par défaut, des consensus lâches, notamment le choix de la dette. Mais ce sont les choix d'une majorité, au moins relative, ou d'une coalition implicite, sans doute au détriment d'autres, présents ou futurs (encore la dette) - c'est cela qu'il faudrait éclaircir.

dimanche 1 mai 2011

la dérivée chinoise

Les signaux se multiplient: un article du Monde sur la croissance de la population chinoise, plus faible qu'attendue, une montée du Yuan au dessus d'un seuil significatif contre le dollar, des blog sur la chinese bubble. Ils s'accumulent, depuis quelque mois: quelque chose se passe en Chine, de l'ordre de la fin d'une époque.
La Chine a été le moteur de la mondialisation: depuis le début des années 80 et les 4 modernisations de Deng Xiao Ping, des vagues successives de travailleurs sont venus dans les usines de la cote Pacifique, faisant ainsi du pays "l'atelier du monde", produisant des produits à bas coût, mais à valeur ajoutées croissante, pour le reste du monde. Ce mouvement semble arriver à son terme, ou tout du moins entrer dans la phase de décélération.
Les observateurs attentifs le savaient: la population chinoise en âge de travailler va décliner en proportion de la population totale à partir de 2016 - un élément parmi d'autre indiquant la fin de la première époque de la croissance. Le coût du travail chinois se rapproche du niveau occidental, malgré la sous évaluation du yuan. Les transferts logistiques se ralentissent, et parfois s'inverse sous le coup du renchérissement des transports (sans parler de l'impact marketing négatif du made in china).

Le grand mouvement de désinflation engagé depuis 1979/1982 est donc en passe de s'achever par tarissement du déluge de produit à bas prix venant d'Extrême Orient. Et pour des tonnes de raisons, je ne pense pas que d'autres pays prennent le relais, même si l'Inde est candidate, sans parler des jeunesses arabes et africaines qui devront bien trouver à s'employer.
Pour résumer: en 79/82 le monde occidental fait le choix de stopper l'inflation des coûts, en adoptant des taux d’intérêt positifs, qui s'accompagne (conduit à?) une financiarisation de l'économie, l'inflation des actifs et une succession de bulles nourries d'une accumulation de dettes.

En parallèle, les japonais, puis les chinois s'imposent sur les marchés de biens par une combinaison d'efficacité technique et de bas coûts. Leurs exportations sont converties en réserves monétaires, stérilisées au lieu d'être dépensées - contribuant également à nourrir les bulles d'actifs. Une éthique confucéenne de l'épargne s’oppose à une éthique keynésienne de la dette.
Au bout du compte, le monde est donc face à un grand basculement: face à face s'équilibrent difficilement une montagne de dettes et une montagne de cash. C'est l'enjeu du monde tel qu'il se retrouve à la sortie de la crise de 2007/2009.
Le dilemme est alors le suivant: ou bien l'Orient reste assis sur sa pile de cash, et l'Occident se consume à rembourser sa dette, dans une déflation sans issue. Ou l'Orient libère ses richesses et les dépenses, en partie dans le développement d'une consommation intérieure, en partie dans l'acquisition massive des nombreux actifs occidentaux, et c'est une tension massive qui pèsera sur les ressources. Tous les indicateurs basculeront dans la rareté: le travail, les ressources premières, les actifs, les biens à production limitée (les grands vins, les produits artisanaux de luxe etc.). Avec à la clé une hausse des prix massive, sauf à connaitre un progres tout aussi massif de la productivité des facteurs.

dimanche 3 avril 2011

Protestants royaux

Que la famille de Bourbon ait pris la tête du protestantisme français lors des guerres de religion est l'un de ces petits faits de l'histoire, apparemment anecdotiques. Mais l'Histoire se noue et se dénoue ainsi. Le mouvement de contestation de l'Etat et de la religion s'est incarné dans Antoine et Louis de Bourbon, les Condé et les Coligny. Ce n'est sans doute pas par hasard qu'on retrouve ainsi les neveux du Connetable de Bourbon, dernier grand seigneur médiéval à s'être opposé au pouvoir royal, mort au sac de Rome, commandant les lansquenets lutheriens, au service de l'empereur. Le protestantisme français, avant la Fronde, et d'une certaine façon, la nuit du 4 aout est le fait des grands, dans un affrontement direct avec le pouvoir royal capétien, appuyé sur l'eglise. Le contraste est fort avec le protestantisme anglais, pluraliste dès le départ, réparti entre l'anglicanisme du pouvoir royal, le presbytérianisme écossais et le puritanisme des bourgeois londoniens. Les Guerres civiles n'ont donc pas donné naissance à un vrai pluralisme. Le mythe d'Henri IV est un unanimisme sous al bannière d'un roi magnanime - et la "constitution" de l'édit de Nantes ne s'enracine pas en une Magna Carta française. La France attend tout de l'Etat, et le pluralisme n'y est pas populaire.