Le débat public est comme l'espace: un peu de matière et de lumière, beaucoup de vide, de trous noirs, d'antimatière et de matière sombre. Le débat sur l'écologie, tout ce qui se dit aujourd'hui autour de la gestion des ressources rares l'illustre bien.
En France tout du moins, il y un lien fort entre chose publique et gratuité. L'école si elle est publique ne peut être que gratuite, en plus d'être laïque et obligatoire... La notion clé est celle de "service public", sans distinction entre ce qui relève du bien commun et de ce que les anglo-saxons appellent les "utilities".
Mais d'autre part, un consensus est en train de se construire sur la nécessité de préserver les ressources communes. Mais ce qui est rare ne peut être gratuit! On est en train de se rendre compte que ce qui est public, c'est à dire commun, appartenant à tous, doit être fermé, d'un accès de plus en plus limité. Ne pas en avoir conscience, c'est s'exposer à ce qu'on appelle en anglais "tragedy of the commons", la surexploitation et le sous entretien des ressources partagées. Chacun se sert, puisque c'est gratuit et que personne n'est responsable en particulier.
Il y a historiquement trois approches qui ont réduit le gaspillage suicidaire qui s'en suit:
- l'existence de règles coutumières partagées s'imposant à tous, posant des tabous d'usage
- l'imposition de règles autoritaires par une puissance externe
- la monétisation de l'accès, par l'établissement de droits de propriété, ou la privatisation des espaces communs.
La discussion va tourner autour des mérites respectifs de ces approches. Mais l'ére de la gratuité du public s'achève!
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