Qui peut résister à la tentation du pouvoir? Confronté au choix du laisser faire ou de l'activisme, quel homme politique choisirait le non-interventionnisme? Ou plus précisément: quelles sont les convictions ou le formatage intellectuel (ce qui revient au même) assez fortes pour qu'un homme politique résiste à la tentation?
Quel homme politique, confronté au choix entre le déficit et des mesures restrictives (hausse des impôts, réduction de dépenses) sera assez fou ou courageux pour privilégier l'avenir et non le court terme? Le succès des théories l'en justifiant est d'autant plus grand, à commencer par le keynesiasnismus vulgarus. Le miracle avec Keynes est qu'il ait tout de même en partie raison, tant sa doctrine leur va comme un gant.
Il faudra revenir sur ces conditions intellectuelles qui font que dans un certain nombre de cultures l'Etat n'est pas de droit divin, mais de commerce satanique...
Mais face à cette pente naturelle, cette asymétrie fondamentale, la démocratie en oppose une autre: la possibilité de renverser le pouvoir en place.
On sous-estime facilement cette notion simple dont j'ai saisi la portée en lisant le livre de mon maître B.Manin Principes du gouvernement représentatif. Le Gouvernement représentatif ( et d'une certaine manière la démocratie moderne en général) ne se mesure pas à l'aune du système électoral et de sa capacité de générer des élites représentant les masses (ce qui est un oxymore). Il fonctionne quand les représentés peuvent changer de représentant. Ce simple fait condamne la représentation proportionnelle, qui superficiellement désigne des représentants de toutes les composantes de l'électorat, mais qui en réalité consacre un groupe effectivement sélectionné par les partis constituant les listes de candidats. Un élu à la proportionnelle dans un grand parti ne peut pratiquement être désavoue par les électeurs: sa seule crainte est de perdre la confiance de son parti. C'est l'antidémocratie par excellence, dont on peut faire l'inventaire dans les pratiques concrètes qui limitent la capacité de battre un élu, depuis le redécoupage électoral jusqu'aux financements divers
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