dimanche 23 octobre 2011

Le vice et la vertu

Une question a taraudé les politiques des temps modernes: sur quoi fonder l'ordre politique et social, si le plan divin n’interfère pas avec le plan humain. Comment fonder une société qui fonctionne à peu près sans autorité transcendante? Faut-il compter sur la vertu des citoyens? Ou faut-il plutôt imaginer un système qui puisse fonctionner en dépit de la médiocre qualité morale des fils d'Adam, de leur égoïsme invétéré, qui les empêche de voir plus loin que leur intérêt et de considérer l’intérêt général. La force de la réponse d'Adam Smith est de montrer que les mécanismes de marché peuvent organiser la société de manière satisfaisantes, en domestiquant les passions et les intérêts divergents. Il n'est pas besoin d'avoir des citoyens vertueux pour avoir une société efficace. Mieux, il se peut que les vices privées fassent les vertus publiques.
Cette intuition fondamentale est d'une actualité saisissante. mais elle reste fragile, aisément perdue de vue. La morale est comme la folle du logis, elle cherche en permanence à s'imposer dans un monde où elle n'a rien à faire. Cette tentation est présente à droite comme à gauche.
Jkeynes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire