samedi 12 juin 2010

Jeux sans frontières (1)

Un lecteur attentif suggère une dévaluation pour nous sortir de l'impasse relance/surendettement. C'est exactement ce qui vient de passer avec la baisse de 20% de l'Euro contre le dollar et les monnaies qui lui sont liés (dont le yuan).

Mais attention, la conséquence classique d'une dévaluation, c'est l'inflation, puisque les prix des marchandises importées augmentent en proportion (à commencer par les produits pétroliers, au total 50% de nos importations ne sont font pas en euro). De l'autre coté, la hausse des exportations (qui peut tirer la croissance et financer le budget) passe par des gains de part de marchés. Or on sait tous que les prix ne sont pas les seuls facteurs de gain ou de perte de parts de marché: la qualité, la spécialisation (le degré d'innovation, l'expérience cumulée), la force commerciale jouent au moins autant - et c'est d'autant plus vrai que la concurrence dont il s'agit ici se situe hors zone euro (un tiers de nos exportations), c'est à dire avec des pays dont les coûts sont largement inférieurs de 20% au notre (plutôt un facteur 1 à 4 voire 1 à 10): concrètement, ce n'est pas une baisse de l'euro qui fera revenir l'industrie textile à Roubaix - par contre, elle peut faire se déplacer une partie des approvisionnement chinois vers le Maroc ou la Tunisie, pays plus proches et liés à l'Euro ou provoquer des réorganisations à l'intérieur des entreprises.
La sortie "vers le haut" que tout le monde appelle de ses voeux est donc assez claire: il s'agit de gagner des parts de marchés en dehors de la zone euro:plus facile et moins long à dire qu'à faire... On n'a pas le sentiment de vivre dans un pays tout entier orienté vers la compétitivité au long cours!

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