samedi 19 juin 2010

Jeux sans Frontières (2)

Dans le circuit de l'économie nationale, rien ne se perd, ni se crée. Les joueurs s'endettent, le banquier rafle la mise. Mais quand le banquier s'endette, il faut que les joueurs remettent au pot. Les poches vides, ils doivent rentrer et aller gagner leur vie.

C'est l'état des économies nationales, surendettées, cumulant les déficits: la seule sortie "par le haut" consiste à trouver de l'argent à l'extérieur, classiquement à accroître leurs exportations. Là encore, deux issues, la compétitivité par l'innovation et la qualité, ou la compétitivité prix. C'est la première stratégie qui est gagnante à long terme, même si les dévaluations explicites ou cachées permettent de gagner du temps - à condition que le travail de fond soit menée, ou que les écarts de compétitivité soient limités.
C'est la sortie par le haut.

La sortie par le bas, c'est la faillite. J'ai récemment écouté un banquier de gauche, ex d'une présentatrice de télévision, nous expliquer qu'un état n'était pas comme un particulier, il ne peut pas faire faillite.
C'est type du raisonnement en vase clos, érigeant l'Etat en un souverain supraterrestre. Or les Etats font faillite, pas seulement en suspendant les paiements de leur dette, un truc vieux comme le monde... Ils se vendent par appartements, ils mettent leurs actifs au clou, ils font des plans sociaux... Quelques exemples:
- aux temps oubliés de la colonisation, les Etats donnaient en gage les revenus de leurs douanes ou du monopole des produits taxés comme le Tabac (fondation de la
Banque Impériale Ottomane, consortium franco-anglais en 1863...), idem en Tunisie etc.
-quand nous vendons des actifs de l'Etat (d'anciens locaux ministériels du Faubourg St Germain, par exemple, ou des autoroutes); globalement nous avons privatiser pour payer nos dettes, mais sans toujours utiliser le produit de ces ventes pour alléger la charge de la dette pour pour investir dans des projets rapportant plus que le précèdent rendement des actifs cédés!
- quand le sous emploi règne, que se passe-t-il? des migrations! Ce ne sont plus les capitaux étrangers qui viennent s'investir, mais le travail qui se délocalise: ainsi les jeunes qui sont partis à Londres en masse durant les dernières années. L'ajustement structurel va créer du chômage: il ne serait pas étonnant que les Grecs viennent chercher du travail dans les pays plus dynamiques.
On le sous-estime toujours, vu d'ici: le monde a toujours été, et sera de plus en plus, ouvert, ouvert à tous les vents. Les capitaux bougent, mais les hommes aussi. Ce sont eux qui trouvent la sortie.

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