Il faut l'avouer, depuis la crise grecque, les Notes du Déluge n'ont pas été fidèles à leur ambition, se laissant aller à un libéralisme implicite et inarticulé.
Rien n'est pourtant évident dans ces affaires (dans un récent sondage international, 50% des économistes prévoient une déflation, l'autre moitié annonçant une poussée d'inflation...),et pour bien comprendre les débats, il faut comprendre l'"autre politique".
A la suite de Keynes, elle ne croit pas en l'équilibre automatique de l'économie. Elle aurait plutôt tendance à croire que l'économie s'équilibre à la baisse, en sous-emploi, sans intervention d'un acteur extérieur... qui ne peut être que l'Etat. Il faut relancer, relancer sans cesse une machine qui menace toujours de tomber en panne. Il faut relancer aujourd'hui car "à long terme, nous serons tous morts". Avec le développement de l'économie, il y a sans cesse plus d'épargne, qui alimente un investissement croissant, lequel ne rencontre pas une consommation aussi dynamique (l'épargne croit plus vite que la consommation). Plus on est riche, plus on épargne. Il est donc bon de taxer les riches pour diminuer l'épargne nationale en la réorientant soit vers la consommation soit des investissements moins (immédiatement) productifs. On voit pourquoi la gauche a canonisé Keynes!
Pour les tenants de l'autre politique, les déficits sont doublement un faux problème:
1- les déficits proviennent d'une insuffisance de la recette publique, elle même due au sous-emploi et à la croissance trop lente. Avec une relance convenable viendraient le retour de la croissance, la réduction du chômage et donc une résolution naturelle, à taux de prélèvement constant, du problème de la dette et du financement des retraites.
2- il n'y a aucun inconvénient à taxer davantage les riches; il faut revenir à des taux d'imposition marginaux tel qu'on les a connus dans les années 70, alors qu'aujourd'hui l'essentiel du prélèvement pèse sur les classes moyennes inférieures ( le poids combiné de la TVA -faiblement progressive- et des cotisations sociales - faiblement plafonnées).
L'intervention de l'Etat est naturellement essentielle, puisque les marchés ont fait la preuve de leur incapacité à allouer correctement les ressources. Il faut donc les punir et mettre en oeuvre une politique active d'intervention économique. L'endettement n'a pas vraiment de limite objective, il n'y a pas de raison de se soumettre à des diktats arbitraires de ces marchés myopes et spéculateurs.
Les déficits extérieurs ne sont pas non plus un problème en tant que tels car ils sont largement dus à un déficit de politique économique volontariste. Le problème n'est pas la compétitivité prix mais la mauvaise spécialisation de l'économie, qui va concurrencer les pays émergents sur leur terrain, alors que l'Allemagne peut se permettre des coûts du travail élevés parce qu'ils sont spécialisés sur des créneaux moins concurrencés, à plus forte valeur ajoutée.
Il faut bien méditer la cohérence de cette autre politique.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire